La création du Ministère de la Reconstruction et de l'urbanisme (M.R.U.) le 16 novembre 1944 concrétise la volonté de l’Etat de prendre en main la reconstruction des immeubles et des ouvrages d’art détruits par la guerre ainsi que la planification de l’urbanisme.
L'action du régime de Vichy
Dès le lendemain de la Première Guerre mondiale, les pouvoirs publics avaient entrepris la remise en état des villes et des villages sinistrés. Les lois de 1919 et de 1923 posaient le principe des plans d’extension approuvés par la Direction des collectivités locales, dépendant du Ministère de l’Intérieur.
Mais c’est le régime de Vichy qui donne le coup d’envoi d’une véritable politique étatique. La loi du 11 octobre 1940 crée le Commissariat technique à la reconstruction immobilière (C.T.R.I.). Le 23 février 1941, un deuxième organe administratif apparaît aux côtés du C.T.R.I. : la Délégation générale à l’Equipement national (D.G.E.N.), ce qui permet de réunir les tâches de gestion et de planification urbaine conformément aux vœux des urbanistes et des architectes. Le 26 mai 1941, le dispositif est complété avec le Comité national à l’urbanisme. Au niveau régional, la loi du 28 août de la même année organise l’aménagement de la Région parisienne.
La loi d'urbanisme du 15 juin 1943 codifie et complète les textes antérieurs sur les plans d’aménagement, et crée les Services d’Etat de l’urbanisme. Auprès de la D.G.E.N., sont institués un comité consultatif, dit Comité d’aménagement de la Région parisienne (CARP) et un comité technique, le Service d’aménagement de la région parisienne (SARP).
Toutes ces décisions répondent au souci d’organiser la remise en état des villes et des villages endommagés par les combats de 1940, mais aussi de lutter contre les nombreux logements insalubres existants. C’est dans ce contexte que les plans des communes qui font l'objet du présent inventaire ont été dressés à partir de 1941.
Le Ministère de la Reconstruction et de l'urbanisme et son administration
A la Libération en 1944, le Gouvernement provisoire de la République française (G.P.R.F.) est confronté à de très importants dégâts sur le sol national, à la suite des bombardements massifs et des combats de 1944-1945. Près de 460 000 immeubles sont détruits, 1 500 000 endommagés, 90 000 établissements industriels sinistrés, sans compter les chemins de fer et les ponts. Sont concernés 74 départements contre seulement 13 lors de la guerre de 1914-1918.
Très vite le G.P.R.F. décide la création d’un grand ministère, le M.R.U., qui fusionne les deux organismes existants, la D.G.E.N. et le C.T.R.I., sous l'autorité du ministre Raoul Dautry. Celui-ci se distingue par son talent d’organisateur et ses idées modernistes en matière d’aménagement urbain. Pour la région parisienne, le CARP et le SARP sont immédiatement rattachés par décret au M.R.U..
En 1946, les circonscriptions régionales d’urbanisme créées par la loi de 1943, sont remplacés par les Services départementaux chargés de la reconstruction et de l’urbanisme. Celui de Seine-et-Oise, installé rue de Noailles à Versailles, s’occupe des dommages de guerre, des travaux (entreprises, marchés, exécution, main-d’œuvre,…) ainsi que des problèmes ayant trait à l’urbanisme et à l’habitation. Pour régler les questions locales liées aux travaux et aux matériaux, il se structure en deux arrondissements : celui de l'est et celui de l'ouest qui inclut Pontoise et Mantes pour le secteur de Magny-en-Vexin.
Si les services producteurs ont pu changer de nom au gré des évènements politiques, il n’y a néanmoins une grande continuité des politiques publiques pendant et après guerre et une stabilité des équipes d’urbanistes et d’architectes. Il est ainsi rare qu'une commune connaisse deux levés, comme Chaumontel en 1943 (par le Service de l’urbanisme) et en 1946 (par le M.R.U.).